HABITAT ET LIEU DE CULTE GALLO-ROMAIN

L'origine du nom Nivillac remonterait à la période gallo-romaine et provient, outre l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'une terre appartenant à un notable romain du nom de Nivillis, du bas latin Noviliacum qui signifie « terre nouvellement défrichée »[1] . Comme Noyal ou Noyelle, ces toponymes sont tout à fait caractéristiques d'un essor souvent sous-estimé de l'Armorique orientale après la crise du IIIe siècle. En effet, cette terre, couverte de forêts, était située aux confins de la cité des Vénètes et de celle des Namnètes puis des diocèse de Vannes et de Nantes. Le patronage de Saint Pierre indiquerait une christianisation antérieure à l'Émigration bretonne en Armoriquepar les Bretons insulaires et une fondation du Bas-Empire.[2]

 

On peut aussi noter que la voie romaine reliant Guérande à Rieux passait sur notre territoire au niveau du prieuré de Moutonnac. La voie arrivait du Pigeon-Blanc (Herbignac) puis rejoignait Cran en passant par Saint-Jean(Saint-Dolay)[3].

 

Nivillac possèdait vraisemblablement son propre Machtiern, se qui témoignerait de son importance antérieure sur le territoire. Car malgré la création de la baronnie de La Roche-Bernard au XIe siècle, Nivillac reste le siège du doyenné dépendant du duché de Nantes[4] . 

 

Jean Guillotin et l'abbé Pierre le Thiec ont découvert en 1928 au Pertuis du Rofo, dans une grotte naturelle proche de la Vilaine, un buste de statuette en terre cuite d'une Vénus Anadyomène, deux statuettes de déesses-mères presque intactes et de nombreux débris. Elles sont conservées au musée de la Préhistoire de Vannes. Ces statuettes sont en terre blanche et d'une dimension de 15 à 20 cm. Ceci atteste la présence d'un lieu de culte dédié aux déesses de la fécondité[5] . 

 

Références 

[1] Souillet Guy. Noyelle et Noyal. In: Annales de Bretagne. Tome 62, numéro 2, 1955. p. 407. 

[2] Souillet Guy. Noyelle et Noyal. In: Annales de Bretagne. Tome 63, numéro 1, 1956.  

[3] Léon Maître. "De l'emplacement de Grannona et des origines de Guérande". Annales de la Société Académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure. vol. 10. no. 6. p. 259. 1889.

[4] Olivier Bruand, Les pouvoirs locaux dans la France du centre et de l'ouest (VIIIe-XIe siècles), p. 51 

[5] MARSILLE, Louis, « Les figurines en terre blanche du Pertu du Roffo, commune de Nivillac (Morbihan) », Bulletin et mémoires de la Société polymathique du Morbihan, 1928. p.16  

Le Pertuis du Rofo

C'est en 1927 que Jean Guillotin découvre la première statuette, un buste de Vénus Anadyomène.  Ce type de statuette est très fréquement retrouvée lors de fouille dans les stations gallo-romaines. Cette représentation de a Vénus nue, main gauche le long du corps et la main droite dans une épaisse chevelure sont des symboles la féminité.

Suite à cette première découverte, Jean Guillotin, accompagné cete fois ci par l'abbé Pierre Le Thiec, découvre, en avril 1928, deux autres statuettes. Ces déesses mères allaitent l'une un, l'autre deux enfants.

Les fouilles continuèrent et permirent de découvrir aussi :

- Deux statuettes de Matres.

-Plusieurs corps de Vénus Anadyomènes.

- Un petit fragment de tête semblant provenir d'un modèle de figurine connu sous le nom "Enfant rieur".

-Un fragment de tête de lionne vraisemblablement.

-Un fragment de corps de cheval.

-Un fragment de poterie noire grossière

-Quatre pièces de bronze dont deux ou l'on peut y reconnaitre l'effigie d'Antonin le Pieux (138-161)

 

Références

MARSILLE, Louis, « Les figurines en terre blanche du Pertu du Roffo, commune de Nivillac (Morbihan) », Bulletin et mémoires de la Société polymathique du Morbihan, 1928. p.16  ici


Voie Romaine de Guérande à Rieux